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La Nouvelle-Orléans (La.)

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Ce guide, conçu pour les courts séjours, permet de découvrir l'essentiel et les endroits incontournables de La Nouvelle-Orléans. Elaboré avec un résident de la ville, il fourmille d'informations pratiques et touristiques, d'adresses de bars et salles de concert, d'idées de visites et promenades thématiques, avec un découpage quartier par quartier. Avec un plan de la ville à détacher.
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En 2005, le critique rock Nik Cohn faisait paraître une étonnante élégie pour le rap de la Nouvelle-Orléans1. Coincée entre ses deux imposantes sœurs des côtes Ouest et Nord-Est, la musique rap du Sud des États-Unis, parfois appelée scène « Dirty South » en raison de ses accointances gangsta, est plus souvent associée à des villes comme Atlanta (Lil John) ou Houston. Pourtant, New Orleans, célèbre musicalement pour le jazz, les fanfares funk, et la culture carnavalesque des Second Lines, a vu naître quelques producteurs de talents comme Master P ou DJ Jubilee. Plusieurs MC ont également percé nationalement, comme Lil Wayne, parfois cité par Obama dans ses discours à destination des jeunes Noirs du Sud, et surtout auteur à la fin des années 1990 avec BG et les Hot Boys du titre « Bling Bling », terme qui devait connaître une certaine fortune par la suite. 2L’intérêt du récit de Cohn réside tout d’abord dans sa dimension ethnographique. Il connaît la ville depuis une première rencontre lors d’une tournée avec les Who en 1972, et y réside de longs mois par an depuis lors. S’intéressant de près à la scène « bounce » rap à partir de la fin des années 1990, il devient finalement producteur de rap lui-même pour entrer dans la fièvre du « rap game ». Intimement imprégné du concept de scène locale, ce n’est pas une histoire de ses stars et de leurs frasques judiciaires et médiatiques que propose Nik Cohn, mais une suite de portraits détaillés. Lil Mel, un gamin de 12 ans qui ne réalisera jamais son rêve d’enregistrer un morceau de rap chez un label de la ville, Earl Mackie le patron de Take Fo’ records, modèle de l’entrepreneur noir à la Berri Gordy, un coiffeur du ghetto qui ne prêche pas la violence armée ni le sexe mais reste proche de la rue, Choppa le jeune prodige aux dents en or puis en platine, Junie B. la rappeuse de talent à la notoriété restreinte, ou encore quelque producteur inconnu issu d’une famille de Black panthers, qui a décidé de trahir l’idéal familial (rap) conscient, pour embrasser une carrière de gangsta, et en faisant, comme il le reconnaît lui-même dans un accès de lucidité amère à la Loïc Wacquant, « the white’s man dirty work » (p. 194)....
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