65 résultat(s) trouvé(s)
Vous souhaitez nous faire une suggestion d’achat ? Remplissez le formulaire !
À l’heure où Donald Trump menace de mettre en oeuvre ses visées expansionnistes, Pierre Haski nous propose une plongée passionnante dans l'épopée militaire de l’Amérique, nation née dans la guerre avant de s’imposer tardivement en "gendarme du monde" – un rôle désormais contesté.
Les États-Unis, qui aiment se dire pacifiques, ont pourtant presque toujours été en guerre en deux cent cinquante ans d’existence, et continuent de déployer des centaines de milliers de soldats sur tous les continents. D’abord ravagés par des conflits intérieurs – la révolution, la guerre de Sécession, les guerres indiennes –, les États-Unis dépassent leurs frontières en combattant l’Espagne aux Philippines à la fin du XIXe siècle. L’Amérique des pères fondateurs, attachés à la conscription, s’est pourtant longtemps méfiée de l’armée de métier, craignant qu’elle ne se retourne contre le peuple. L’envoi de troupes en Europe en 1917 amorce son nouveau rôle de puissance internationale. En 1941, au lendemain de Pearl Harbour, l’engagement des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale impose durablement l’hégémonie du pays grâce à une industrie de l’armement tournant à plein régime, qui dope son économie, et une propagande relayée par le cinéma hollywoodien, qui nourrit le mythe. Car, sûr d’avoir sauvé le monde de la peste brune – sentiment conforté en 1945 par le choix de New York pour le siège des Nations unies –, le "gendarme du monde" ne remet pas même en cause l’horreur d’Hiroshima. Si sa doctrine de dissuasion nucléaire est bientôt mise à mal par des États, comme l’URSS ou la Chine, qui se dotent à leur tour de l’arme atomique, son leadership s’affirme aussi à travers l’Otan et des centaines de bases militaires, notamment dans les territoires des ex-ennemis vaincus (du Japon à l’Allemagne) ou aux Philippines, face aux ambitions de Pékin. Mais le traumatisme du Viêtnam, avec ses millions de morts, abîme son image de justicier du "monde libre", instillant le doute sur sa légitimité. Son impérialisme ne cessera plus dès lors d’être dénoncé, la contestation de sa mission militaire se renforçant encore après le 11-Septembre avec les "guerres sans fin" en Afghanistan et en Irak. Aujourd’hui comme hier, l’Amérique reste traversée par deux courants antagonistes : l’un jugeant son omniprésence militaire nécessaire, l’autre plaidant pour son repli. Alors que resurgissent des conflits "classiques", du Proche-Orient à l’Ukraine, sans qu’elle intervienne, quel rôle son armée va-t-elle jouer dans la vision de Donald Trump ?
Leçons du passé
Comment la guerre et les engagements militaires de l’Amérique ont-ils façonné sa psyché au fil des générations et imposé sa suprématie depuis 1945 ? À l’heure où celui qui a été (ré)élu comme un "président de la paix" fragilise les alliances et menace les équilibres géopolitiques, ce documentaire, nourri d’analyses d’une trentaine d’experts internationaux – militaires, politiques, historiens –, plonge au cœur de l’histoire des États-Unis pour s’interroger sur les défis qui attendent cette nation fracturée dans un monde devenu multipolaire. À travers les leçons du passé, Pierre Haski éclaire les paradoxes de cette superpuissance militaire et leurs conséquences sur la démocratie et la société civile, en mettant en perspective des choix stratégiques déterminants pour l’avenir du pays et de la planète.
Éternel amoureux du verbe, Manoel de Oliveira confère à la parole une puissance quasi divine. Avec Chiara Mastroianni, Antoine Chappey et Françoise Fabian.
Affaiblie par une relation douloureuse avec M. de Guise, qu’elle soupçonne de la désirer plus que de l’aimer, Catherine de Chartres suit les conseils de sa mère et épouse un riche médecin, Jacques de Clèves. Habitués aux mondanités et férus de spectacles, les nouveaux époux assistent à une représentation intimiste du musicien portugais Pedro Abrunhosa, qui devient un proche et dont Catherine va vite s’éprendre. Tourmentée, elle se confie régulièrement à une amie chère, devenue religieuse…
Désir à réprimer
Si Manoel de Oliveira a réalisé, dans les années 1970, une série de films qu’il a lui-même intitulée "tétralogie des amours frustrées", La lettre pourrait sans aucun doute s’y inscrire tant son mécanisme narratif se nourrit entièrement de l’insatisfaction de l’héroïne incarnée par Chiara Mastroianni. Or, et c’est certainement ce qui amuse ici le cinéaste, le XVIIe siècle de La princesse de Clèves dont il s’inspire est bien loin : les mœurs ont changé et la modernité, à l’aube du XXIe siècle, est venue percuter les derniers remparts érigés par la haute bourgeoisie. Point de raison donc de se tourmenter pour un désir difficile à réprimer… à moins de craindre qu’un monde ancien, et un certain confort, ne s’écroulent. Dans les cadres composés où sont enserrées Mlle de Chartres, sa mère et sa cour se racontent les règles d’un autre temps qu’elles s’imposent encore, au profit d’une soi-disant vertu garante de leur bonne réputation. Quelle grande friction suscite alors l’arrivée du célèbre compositeur portugais Pedro Abrunhosa, dont les musiques sensuelles, fiévreuses, charrient une liberté aux antipodes des vies prostrées, comme empruntées, des "monsieur et madame de". Même l’Église, qu’incarne la confidente de Catherine devenue religieuse – Leonor Silveira, figure centrale du cinéma d’Oliveira –, enjoint l’héroïne à cesser de se flageller. "C’est mon calvaire", dira celle-ci, en une forme de prophétie autoréalisatrice, la parole ayant ici le don de faire éclore la joie comme de mener au tombeau
Retour sur la genèse de "Thelma et Louise" de Ridley Scott, road-movie féministe devenu immédiatement culte.
L’histoire est née sous la plume d’une débutante, Callie Khouri : Thelma, mariée à un pur macho, et Louise, serveuse indépendante, s’offrent une escapade entre filles qui tourne à la cavale lorsque la seconde, au cours d’une halte dans un bar, abat un homme qui tentait de violer son amie. Mais à l’aube des années 1990, les écrans sont dominés par les opus testostéronés et les studios hollywoodiens rechignent à confier le volant à un duo féminin. Séduit par le scénario, transmis par son associée Mimi Polk, Ridley Scott accepte de produire le film et décide, contre toute attente, de le diriger lui-même. Sous la caméra du cinéaste britannique (Blade Runner, Alien, le huitième passager), les deux hors-la-loi accidentelles, fabuleusement campées par Susan Sarandon et Geena Davis, fuguent à travers l’immensité du Far West, au fil d’une épopée émancipatrice qui les voit défier l’oppression masculine et se révéler à elles-mêmes. À sa sortie en 1991, le film, succès au box-office, fait bondir une partie du public et de la critique, qui l’accusent de misandrie et de promouvoir la violence – laquelle ne leur pose aucun problème quand elle se déchaîne sous les traits d’un Stallone ou d’un Schwarzenegger…
Précurseur
Il faut dire que Thelma et Louise, western féministe plein d’énergie et de drôlerie, pulvérise les stéréotypes machistes de la société et du cinéma américains en inversant tous les codes, à l’instar d’un Brad Pitt relégué sur la banquette arrière et réduit à son sex-appeal ahurissant. Croisant entretiens avec des artisans de ce succès (la productrice Mimi Polk, la cheffe décoratrice Anne Ahrens, les comédiens Christopher McDonald, Stephen Tobolowsky et Jason Beghe…), archives et nombreux extraits analysés – dont des images de la deuxième fin tournée par Ridley Scott –, le documentaire de Leni Mérat et Joséphine Petit rappelle avec force la portée révolutionnaire de cette ode à la liberté et à l’amitié. Près de trente ans avant #MeeToo, le film montre ainsi une agression sexuelle dans toute sa violence et sa banalité, tandis que Louise, tremblante, exprime à l’écran la notion de consentement ("Pour information, quand une femme se débat, c’est qu’elle s’amuse pas !"). Un retour aussi plaisant qu’éclairant sur ce film phénomène, qui posa un jalon majeur dans l’histoire de la représentation des femmes au cinéma.
Très vite, sa soif de vérité va la mener au tueur qui guette sa prochaine proie. Thriller intense et glaçant, la série "Fatal Crossing – Les filles du ferry" est adaptée du best-seller de Lone Theils.
Épisode 1
Correspondante pour un grand journal danois à Londres, la journaliste Nora Sand se retrouve au cœur d’un scandale. Accusée d’avoir eu une liaison avec l’une de ses sources dans une affaire politiquement explosive, elle retourne au Danemark et se met au vert chez son père le temps que les choses se calment. Mais lorsqu’elle entend parler d’une affaire de disparition non résolue remontant aux années 1980, son instinct journalistique reprend le dessus. À cette époque, deux jeunes filles, Lisbeth et Lulu, se sont "évaporées" d’un ferry qui faisait la liaison entre le Danemark et l’Angleterre. Ont-elles été assassinées ou enlevées ? Nora commence à enquêter. Alors qu’elle renoue avec un passé rempli de sombres secrets, Sofia, une autre adolescente, disparaît à son tour. Malgré le danger qu’elle pressent autour de cette affaire, Nora est déterminée à découvrir la vérité.
Retrouver les autres épisodes de la série en cliquant ici.
Dans un village du Périgord, la vie quotidienne des habitants cesse brusquement d'être tranquille. Des femmes sont égorgées. Par qui ? Le boucher, qui a fait les guerres d'Indochine et d'Algerie, semble devenir le suspect numero un aux yeux de la directrice d'école, qui ressentait pour lui de tendres sentiments.
Aujourd’hui, avec un narratif de "puissance de paix", la Chine de Xi Jinping affirme ne pas faire la guerre mais défendre la paix dans le monde, et rester neutre dans les conflits des autres pays.
Finis les sujets sensibles comme le Tibet ou Taïwan, finis les personnages LGBTQIA+... : retour sur les compromissions de l'usine à rêves.
Le tournant date de 1997. Cette année-là, la sortie en salle de trois films – Sept ans au Tibet de Jean-Jacques Annaud, Kundun de Martin Scorsese et Red Corner de Jon Avnet – suscite la réprobation du gouvernement chinois. Pékin dénonce la mauvaise image de la Chine véhiculée par ces productions, place les studios concernés sur une liste noire et menace d'exclure de son gigantesque marché les films qui ne lui conviendraient pas. À Hollywood, le message est reçu cinq sur cinq… En quelques années, l'usine à rêve se met au pas de la censure chinoise : finis certains sujets sensibles tels que le Tibet, le Dalaï-Lama ou Taïwan ; finis les thrillers avec de méchants Chinois ; finis les personnages LGBTQIA+… Les scénarios sont caviardés, les scènes coupées, principalement dans les versions chinoises, comme pour Iron Man 3 (2013), mais aussi parfois dans la version originale, à l’instar de Looper (2012). L'usine à rêves ne fait pas que s'autocensurer : elle laisse aussi tomber l'une de ses plus grandes stars, Richard Gere, parce que son engagement pour les droits humains et pour un Tibet libre déplaisait à Pékin… En 2020, l’association Pen America, qui lutte pour défendre la liberté d’expression aux États-Unis, a publié un rapport très complet sur la manière dont la censure chinoise a influencé la réalisation et la distribution de plusieurs films américains. Son auteur, James Tagger, témoigne dans ce documentaire aux côtés de plusieurs acteurs de l'industrie du cinéma – le journaliste spécialisé Erich Schwartzel, le producteur Chris Fenton, le scénariste Jeremy Passmore…
Seins nus pour mieux bronzer, elles fument et sirotent des cocktails. Des touristes se plaignent, sans succès, puis font intervenir le manager. Et tout dérape ! Thelma & Louise reloaded.
L'Impératrice investit le palais Bulles le temps d'un concert envoûtant aux accents rétrofuturistes.
Le groupe L'Impératrice et sa chanteuse Flore Benguigui ne pouvaient rêver plus bel écrin pour marquer la sortie de leur troisième album, Pulsar, le 7 juin dernier : conçu par l'"habitologue" hongrois Antti Lovag dans les années 1970, puis racheté par le couturier Pierre Cardin, le palais Bulles, dont les mille hublots surplombent la Méditerranée, forme le décor idéal d'un concert cosmique. Déambulant dans les espaces tout en rondeurs de la villa, ce film musical déroule le fil d'une journée, du petit déjeuner au coucher sous un ciel étoilé, entre saynètes du quotidien scandées par les mélodies chaloupées du groupe et sessions live mettant à l'honneur tubes incontournables ("Agitations tropicales", "Voodoo ?", "Anomalie bleue"…) et nouvelles compositions dansantes. Un voyage rétro à l'énergie joyeuse et raffinée.