Jazz : France
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'Slydee' est le nouveau projet du bassiste et producteur Sylvain Daniel et fait appel à ses influences les plus profondes. En tant qu'instrumentiste, c'est une figure indispensable d'une scène jazz moderne (on le retrouve comme bassiste de Thomas de Pourquery, Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce, tous deux sortis le 29 mars 2024... Julien Lourau, les expériences électriques de Yom...) et ingrédient précieux de la production pop (on retrouve ses lignes de basse sur les albums de Jeanne Added 'Air & by your side', Jain 'The roof', Redcar 'Les adorables étoiles', directeur musical de Camélia Jordana 'Facile x fragile'...) En tant que compositeur et leader, Sylvain Daniel s'est déjà illustré avec 'Palimpseste', son projet sur Détroit (déjà Choc Jazz Magazine et ffff Télérama et en sélection des albums de l'année 2018) clamant son amour pour les musiques originaires de Motor City (du jazz à la house en passant par la soul et le hip-hop) et surtout criant la beauté et l'urgence des arts et de la création dans un monde industriel en déclin. Puis en 2020 avec 'Pauca meae' (Choc : Jazz Magazine, ffff Télérama), écriture pour comédien, quartet électrique et quatuor à cordes mettant en musique le livre IV des contemplations de Victor Hugo ; Ovni précieux de production discographique réunissant les énergies électriques de Miles Davis, le spleen saturé de Nirvana et écritures classiques dans l'inspiration de Gabriel Fauré. C'est aujourd'hui en tant que producteur que Sylvain s'illustre sur son troisième album. Slydee se veut une mise à nu musicale où il invoque sans artifice ses piliers fondateurs : La great black music de Prince, Curtis Mayfield, James Brown, Chic, Sly & the Family Stone... un goût immodéré pour le hip-hop instrumental de Slum Village & J-Dilla, les synthétiseurs post-punk acidulés de Talking Heads & de Joy Division et le jazz électrique et libertaire d'Herbie Hancock et Miles Davis... Un cocktail jouissif, laissant la part belle au groove et au son collectif et donnant par ailleurs un espace de jeu immense pour ce nouveau groupe constitué de musiciens réputés pour leurs talents d'improvisateurs. C'est autour de cet univers musical bien précis que Sylvain Daniel a réuni sa propre dream team. Des compagnons de longue date comme Vincent Taeger à la batterie (Tiger Tigre, Poni Hoax, Les Sacre, Tony Allen, Sébastien Tellier, Oxmo Puccino...) et Arnaud Roulin aux synthétiseurs (Tigre d'Eau Douce, Supersonic, Poni Hoax, solo...). Et de nouvelles collaborations avec Bruno Ruder au piano et fender Rhodes (Yes is a pleasant country, duo w/ Jeanne Added...) et le trompettiste avant-gardiste Aymeric Avice (Pomme de Terre, Jean-Louis...).
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Nouveauté
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#puzzled est le premier disque que le pianiste Pierre-François Blanchard signe sous son nom, avec le clarinettiste Thomas Savy comme frère d'armes - et même frère d'âme. C'est à la fois une source et un delta : un lieu où tout converge sans se réduire, se dénoue pour mieux commencer, se solde pour mieux être ressaisi, recomposé. Gommant toute césure entre écriture et improvisation, Pierre-François Blanchard arpente depuis vingt ans un paysage qui l'a conduit du classique au jazz, de la composition pour le théâtre à la chanson. Mais c'est sa carte du Tendre qu'il déplie ici, éclairée par le faisceau d'expériences et de rencontres qui ont jalonné sa route. Quatre rencontres, comme des points cardinaux. D'abord Pierre Barouh, capitaine au libre cours du label Saravah, figure hors ligne de la chanson dont Pierre-François et son piano, cinq années durant, portent l'inspiration et les appétits. Ensuite Archie Shepp, qui l'intègre dans son quartette en 2017, et Raphaël Imbert, qui en fait l'un des piliers porteurs de son jazz chercheur : deux saxophonistes dont le souffle porte une brûlure à la fois ancestrale et toujours neuve. Enfin Marion Rampal, l'amie essentielle, avec la quelle Pierre-François tamise notamment l'or du Secret, entrelaçant Fauré, Legrand, Brigitte Fontaine, Debussy... ou Barouh. De ce désir d'humanités musicales, #puzzled tire sa substance profonde. Celle d'un promeneur qui flâne entre les mondes pour mieux les raccorder - des miroitements de la musique française du début du XXe à l'art coloriste d'un Duke Ellington, des beautés du contrepoint aux combinaisons harmoniques d'un Brad Meldhau. Et ce n'est pas un hasard si ce journal intime sans paroles a fini par surgir de la parenthèse imposée par le confinement. "Je n'ai pas peur de dire que ça a été une période de jubilation artistique. Pendant trois semaines, j'ai écrit une pièce par jour. Ça a marqué pour moi un retour à l'intériorité, mais aussi à la capacité de la transcender et de la partager." #puzzled se nourrit de cette circulation vitale entre ce qu'Henri Michaux appelait l'espace du dedans et l'espace du dehors. Souffle continu que l'introspection modèle, que la fièvre par endroits hérisse, et auquel Thomas Savy prête la justesse névralgique de sa clarinette. "Thomas, rencontré il y a dix ans, a tout de suite exprimé un intérêt très sensible pour ce que j'écrivais : je n'ai pas oublié ce signal. Je savais qu'il ferait honneur à ces musiques tout en les bousculant, en renversant la table quand il le faudrait." Tissant les fils de la mémoire, de la sensation pure et du langage, Pierre-François Blanchard active entre eux tout un jeu de correspondances et d'échos, privilégiant la justesse de touche(s) aux effets de manche, l'acuité de l'expression à tout impératif de performance. C'est un battement singulier qui guide l'auditeur, la pulsation propre à ceux qui ont gardé leur coeur d'amateur, loin des académies et des compétitions. Battement qui mène jusqu'à la pièce #puzzled, dont le titre résonne comme un sésame, puisqu'il dit en anglais l'état de trouble et de perplexité face aux émotions dont la nature nous échappe, nous déconcerte et nous hante. Battement qui poudroie et devient lumière dans Lullaby for Freedom, conclue sur un dernier dégagement, une dernière tangente vers l'infini. Vers la suite de l'histoire, peut-être ?. Richard Robert
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