'As Is' (Tel quel) est le nouvel album en piano solo de Bojan Zulfikarpasic ou Bojan Z, nouveau prétexte depuis 'Solobsession' à son langage musical pour dévoiler en un instantané une grande partie de l'immense palette d'influences qui le caractérise. - - S'il devait ressembler à un arbre, on l'imaginerait avec un tronc très large et une racine dans chaque pays du monde. On pourrait évoquer sa remarquable et si singulière maîtrise des rythmes, si particulière à ses influences d'origine des Balkans, entre autres..., ses qualités pianistiques exceptionnelles, donnant la sensation que le clavier, le piano tout entier serait un prolongement de lui-même : Bojan fait corps avec l'instrument. - - Ici, il nous emmène bien au-delà, tel quel, pas loin de l'horizon ou au pied d'un arc en ciel. On oscille entre compositions et standards, entre l'énergie créatrice et la respiration suggérée par des mélodies mémorisées, sublimées de ses influences variées, revendiquant à la fois la tradition et l'ouverture. Des sifflements arrivent comme un souffle, rappelant sa connexion à l'espace et le chant des oiseaux dont il connaît le langage. Des percussions sur le bois du piano nous font ressentir ses pulsations, les battements de son coeur, sa force, ne laissant aucun doute sur l'intimité, la profondeur et l'intensité de cette journée d'enregistrement passée... une seule journée... pour donner naissance à un chef d'oeuvre.

'Praestegardsmelodier' raconte le voyage d'un duo à travers un paysage historique. Au premier abord, tout semble connu, mais on s'aperçoit vite que plein de surprises se cachent : que va-t-on bien pouvoir trouver au prochain détour ? Henrik Simonsen et Hasse Poulsen jouent ensemble depuis la fin des années 80, lorsqu'ils animaient des soirées d'anniversaire et des mariages, à l'époque où tous deux exploraient les chemins étranges dévoilés par les expérimentations de Hasse. Ils se sont retrouvés autour de mélodies islandaises, du jazz contemporain international ainsi que du roots & country, et les voilà qui se présentent comme des mélodistes raffinés. Dans un langage musical, qui en son temps a inspiré Carl Nielsen et Jan Johansson, ils présentent leurs impressions et de vieilles histoires en provenance des collines de Sollerod, animés par la soif de découvrir ce qui peut bien se cacher aujourd'hui en ces lieux. Toutes les compositions de 'Praestegardsmelodier' ont été inspirées par les paysages autour du village de Sollerod et de son presbytère. Ce sont des mélodies écrites durant les confinements de 2020. Elles ne sont pas porteuses d'histoires en elles-mêmes, mais les titres expriment une ouverture vers les ambiances et impressions qui ont inspiré Poulsen et Simonsen. Comme les titres, les mélodies puisent dans le grand trésor des mélodies traditionnelles et populaires scandinaves. Il y a comme une saveur d'autrefois. Pas en référence à des âges ou des évènements spécifiques, mais à des vies et des personnes qui ne sont plus parmi nous. Nous nous souvenons d'elles et sentons qu'elles font toujours partie de nous et de notre temps, moderne et accablant. Avec 'Praestegards Melodier', Hasse nous explique d'où il vient. Henrik quant à lui dévoile qu'aux côtés de l'accompagnateur délicat existe un soliste affûté.

Après quatre albums et de nombreuses collaborations, on se gardera d'affirmer que Marion Rampal prend son envol. Intitulé 'Oizel', son nouveau recueil suggère pourtant une prise d'altitude. Comme un déploiement d'ailes qui, pareil à celui d'un oiseau marin, lui fait s'élever dans l'azur pour mieux plonger en elle-même, dans ces eaux profondes de l'identité, de la mémoire fondatrice où git le trésor de ses souvenirs d'enfance.