Varda, Agnès (1928-2019)
Des vieilles femmes au visage creusé par le sel (nous sommes dans un pays de marais salants) racontent des bribes de leur vie d'autrefois, passée le plus souvent en l'absence de leur mari parti à la pêche. D'autres femmes, plus jeunes, qui parfois exercent une profession indépendante, parlent du choc de la mort soudaine et de leur rêve familial brisé. Si toutes ne portent pas le deuil de la même manière, chacune n'en partage pas moins des sentiments communs qui sont suggérés ici avec beaucoup de pudeur : la solitude qui vous assaille le soir, le manque d'une présence charnelle, la place où dormir dans le grand lit...
Les questions d'Agnès Varda, directes et subtiles, appellent des réponses franches, et son approche respectueuse de l'existence permet à la parole des unes et des autres de se déployer comme dans une douce conversation entre voisines. Visages et mains filmés en gros plans, amples paysages et objets familiers (les meubles de la maison, les photos du bonheur) composent autant de tableaux auxquels donnent sens des récits toujours émouvants, profonds et justes. Avec l'art de l'écoute et de la retenue qui la caractérise, Agnès Varda arrive une fois de plus à saisir la part sensible de la vie intime.
Un menuisier aime sa femme, ses enfants et la nature. Ensuite il rencontre une autre femme, une postière, qui ajoute du bonheur à son bonheur. Toujours très amoureux de sa femme, il ne veut pas se priver, ni se cacher, ni mentir.
1965 : Ours d’Argent au Festival de Berlin
Prix Louis Delluc
David O’ Selznick Award 1966
Visa pour Varda à la Cinémathèque de Moscou 1995
Version restaurée
Agnès Varda et JR ont des points communs : passion et questionnement sur les images en général et plus précisément sur les lieux et les dispositifs pour les montrer, les partager, les exposer.
Agnès a choisi le cinéma. JR a choisi de créer des galeries de photographies en plein air. Quand Agnès et JR se sont rencontrés en 2015, ils ont aussitôt eu envie de travailler ensemble, tourner un film en France, loin des villes, en voyage avec le camion photographique (et magique) de JR. Hasard des rencontres ou projets préparés, ils sont allés vers les autres, les ont écoutés, photographiés et parfois affichés. Le film raconte aussi l’histoire de leur amitié qui a grandi au cours du tournage, entre surprises et taquineries, en se riant des différences.
Une rue de Paris… qui a fait le tour du monde.
« Daguerréotypes n’est pas un film sur la rue Daguerre, pittoresque rue du 14e arrondissement, c’est un film sur un petit morceau de la rue Daguerre, entre le n°70 et le n°90, c’est un document modeste et local sur la majorité silencieuse, c’est un album de quartier, ce sont des portraits stéréo-daguerréotypés, ce sont des archives pour les archéo-sociologues de l’an 2975. C’est mon Opéra-Daguerre. »
Evocation de la vie et de la carrière de Jacques Demy.
"Après avoir fait un film de fiction sur l'enfance de Jacques ("Jacquot de Nantes"), mon intention a été de faire un documentaire – relativement objectif – sur Jacques Demy, adulte et cinéaste. J'ai recueilli des témoignages et suscité des réactions. J'ai moi-même apporté des souvenirs et des documents sur lui mais j'ai souvent passé le relais à ses amis, à ses proches, aux acteurs et actrices qui ont travaillé avec lui, à des " fans " et à trois demoiselles qui ne l'ont pas connu mais qui circulent naturellement dans son univers." Agnès Varda
Un couple sur le point de se séparer se retrouve là où l'homme a été élevé, un petit village de pêcheurs près de Sète ; La Pointe Courte. Des pêcheurs de coquillages s'organisent pour défendre leurs droits, les familles ont des tracas et des histoires de voisinage. C'est une double chronique - un couple et un groupe, dans la lumière éblouissante de l‘été.