Berlin, un immeuble vieillot de Prenzlauer Berg. Katrin passe les longues et chaudes soirées d’été chez son amie Nike, et elles profitent ensemble de son balcon. La blonde Nike s'occupe de personnes âgées au regard perdu, comme Oskar et Helene, dont ses visites rompent l’isolement. Décoratrice au chômage et divorcée, la brune Katrin, elle, se soumet à d’éprouvants entretiens d’embauche et tente d’élever son fils, Max, préado amoureux. Inséparables, l’une et l’autre rêvent sous la voûte céleste, et notamment aux hommes. Comme elles, ceux qui les entourent sont aussi en quête de tendresse pour combler une invisible solitude. Mais quand Ronald, chauffeur routier, débarque dans la vie de Nike, leur amitié vacille.
Petits bonheurs et grands chagrins
À travers le portrait croisé de deux femmes dans le Berlin postréunification, Andreas Dresen excelle à capter les rituels et les riens du quotidien, les petits bonheurs et les grands chagrins. Du balcon, refuge estival de ses attachantes héroïnes en même temps que point de vue sur le monde et ses âmes en peine, le réalisateur observe, avec une mélancolie teintée d’humour, la fuite du temps et des saisons, pointant sans appuyer l’absurdité et parfois la cruauté de la vie urbaine. Chronique douce-amère d’une sororité, son film porte un regard plein de tendresse sur ces vaillantes trentenaires qui se débattent jusqu’à l’épuisement pour s’en sortir. S'il doit beaucoup au naturel de son duo d’actrices solaires, Nadja Uhl et Inka Friedrich, ce manifeste féministe plein de charme est aussi un délicat traité d’humanité, peuplé de silhouettes croquées avec justesse, de l’enfance à la vieillesse.