Avec Stellan Skarsgard, un polar nordique psychologique, qui inspirera un remake à Christopher Nolan.
Des cadavres, le commissaire suédois Jonas Engström en a vu passer beaucoup au cours de sa carrière. Aussi le meurtre d’une lycéenne dans le nord de la Norvège, sur lequel il est chargé d’enquêter en compagnie de son collègue Erik Vik, ne l’émeut pas spécialement. Il est davantage gêné par la lumière de cette région boréale, qui l’empêche de dormir. Dès le début des investigations, Engström comprend qu’il a affaire à un tueur retors, lequel a méthodiquement nettoyé sa victime, lui lavant même les cheveux pour effacer toute trace du crime. Le policier parvient à lui tendre un piège. Encerclé dans une grange, le meurtrier s’échappe par une issue souterraine. Dans leur chasse à l’homme, les policiers sont retardés par un épais brouillard et Engström abat par mégarde son collègue. Sans réfléchir, il maquille la bavure pour laisser croire que Vik a été à son tour victime du tueur…
Passé trouble
Star du cinéma scandinave à la carrière internationale, Stellan Skarsgard campe avec beaucoup de nuances le personnage du Suédois Jonas Engström, flic marginal et renfermé au passé obscur. Le réalisateur montre comment l’état psychique et physique du personnage, miné par l’insomnie, se dégrade peu à peu. Son arrogance initiale laisse peu à peu place à une violence mal contenue, y compris sexuelle. Cette dérive le rapproche de l’assassin, brouillant lentement la frontière entre le bien et le mal. Un polar nordique à la dimension psychologique plus appuyée que le remake américain réalisé en 2002 par Christopher Nolan, avec Al Pacino et Robin Williams.