Plongée dans l’univers extravagant des cabarets queers : sur des tubes disco, un road-movie joyeusement kitsch pour un hymne à la tolérance devenu culte.
À Sydney, Felicia, Mitzi et Bernadette, deux travestis et une femme transgenre, décrochent un contrat pour se produire dans un cabaret d’Alice Springs, au cœur de l’outback. À bord d’un bus prénommé "Priscilla", le trio s’aventure dans le désert australien, pour un voyage épique…
Folle échappée
Le périple de Felicia, Mitzi et Bernadette, dont il serait dommage de révéler toutes les péripéties, s’apparente à une authentique traversée du désert. "Priscilla" tombe en panne au milieu de nulle part, et ses passagers se retrouvent piégés dans un univers hostile : paysage aride, chaleur étouffante, population locale très peu accueillante. Loin de se laisser abattre, le trio tente d’adoucir les mœurs en déversant des flots de gaieté et de dérision dans ce monde inhospitalier. Spectacle haut en couleur, sur les rythmes disco de Gloria Gaynor, d’Abba ou des Village People, le film envoie valser les préjugés au fil de scènes extravagantes. Les costumes des trois starlettes, éblouissants de strass et de paillettes, détonnent dans le dépouillement d’un décor minéral à couper le souffle. Mais s’il déclenche l’hilarité, ce road-movie s’attache aussi à peindre l’Australie, pays-continent de tous les extrêmes, dans lequel les métropoles comme Sydney, cosmopolites et tolérantes, contrastent avec un bush peuplé par des fermiers. Trente ans après la sortie de cet hymne à la tolérance délicieusement excentrique, une suite devrait voir le jour prochainement, toujours réalisée par Stephan Elliott.