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Touché par la grâce, "À nos amours" de Maurice Pialat marque en 1983 l'éclosion d'une actrice et la rencontre d'un film d'auteur avec son public.
Cinquième long métrage de Maurice Pialat, À nos amours raconte une époque, celle de la fin la libération sexuelle, et, en filigrane, une rencontre, celle de Sandrine Bonnaire, alors âgée de 15 ans, et du réalisateur, qui joue aussi le rôle de son père. Leur relation, chaste mais très forte, est au centre du film. Encore dans les rondeurs de l'adolescence, l'apprentie comédienne illumine chaque plan et joue d'instinct, ce qui enchante Pialat qui n'aime pas les acteurs "qui pensent".
L'huile sur le feu
Nourri de témoignages denses et de séquences clés, ce documentaire évoque cet éblouissement et un tournage "apaisé", même si le réalisateur continue néanmoins à jeter de l'huile sur le feu quand les choses ronronnent. Exemple : la scène de la réception dans laquelle Pialat – son personnage est censé être mort – fait irruption au milieu des convives, pour mieux capter leur effarement. Le réalisateur David Thompson a retrouvé les principaux protagonistes de cette aventure, à commencer par Sandrine Bonnaire, qui explique avec émotion à quel point la rencontre de Pialat a changé sa vie. Leurs témoignages permettent de mieux saisir les méthodes de travail du réalisateur qui, s'il accueillait favorablement l'imprévu, n'était pas adepte de l'improvisation totale. Tous restent marqués par cette collaboration et ce film qui apportera au réalisateur la reconnaissance qu'il attendait. Parmi eux, citons Arlette Langmann, ancienne compagne de Pialat et scénariste, Florence Quentin, première assistante, le directeur de la photo Jacques Loiseleux, l'acteur et critique Jacques Fieschi, Dominique Besnehard, chargé du casting. Sur l'insistance de Pialat, il s'attribuera l'un des rôles clés, celui du frère, dans lequel il sera remarquable.
Un croustillant classique signé Marcel Pagnol et servi par l'immense Raimu.
Une matinée d'effervescence au village de Sainte-Cécile, en Provence : Aimable Castanier, le nouveau boulanger, prépare sa toute première fournée et chacun veut donner son avis. Tout le monde remarque aussi la beauté de sa jeune épouse Aurélie, qui tient la caisse. Mais Aurélie ne regarde que Dominique, le berger du marquis Castan de Venelles. Le coup de foudre se concrétise dès la nuit suivante par la fuite des tourtereaux sur un cheval volé. À son réveil, Aimable doit se rendre à l'évidence : il a été trompé, et menace de stopper sa production de pain tant que sa femme ne revient pas. Tout le village se mobilise.
Cuit à point
Aurélie, la femme volage et bien plus jeune que son ours de mari, a beau partir et infailliblement revenir depuis 1938, Pomponnette, la chatte fugueuse, essuyer ad vitam æternam les insultes d'un Raimu revanchard et touchant, rien n'y fait : le film de Pagnol défie le temps et se redécouvre à chaque diffusion. Outre la composition d'un Raimu qui sublime le pathétique de sa condition de cocu amoureux, le film se démarque par la chronique de ce village gaulois où fâcheries antédiluviennes, duels de moralistes (entre le curé et le maître d'école) mais aussi entraide et bonheur de vivre ensemble cohabitent. Dans cette cocasse galerie de portraits, le drame est supplanté par la générosité, laquelle invite chacun à oublier et permet à la vie de continuer son cours. Émouvant.
Dans la périphérie de Rennes, Hervé, 14 ans, vit seul avec sa mère, chômeuse officiellement "en dépression" et pathologiquement intrusive. En classe ou dans leur chambre, lui et son meilleur copain, Camel, partagent une obsession douloureuse : parvenir à coucher avec une fille pas trop mal cotée sur le marché amoureux du collège, alors qu'eux-mêmes se savent placés très bas dans cette impitoyable bourse des valeurs. Entre deux séances rituelles d'onanisme "à la chaussette", Hervé découvre un jour, avec stupeur, que l'une des plus jolies filles de leur classe de troisième, Aurore, le considère avec intérêt.
Éclosions
Âmes sensibles s'abstenir. Si le premier baiser, passé ou à venir, se nimbe pour vous d'une aura poétique, le gros plan de palot baveux avec pustules avec lequel Riad Sattouf inaugure ses débuts au cinéma peut saccager définitivement toutes vos plantations de fleurs bleues. Mais ça en vaut la peine ! Car la lucidité sans pitié du dessinateur-réalisateur qui n'épargne aux spectateurs aucune des terribles vicissitudes de l'âge bête, entre poussées d'hormones et cruautés de cour d'école, a pour seul but, comme toujours, de faire rire – tantôt jaune, tantôt noir, mais parfois aussi un peu rose. (Re)découvrir les tribulations de l’ado Vincent Lacoste, plus boloss que beau gosse avec ses dents baguées et sa coiffure tout sauf "stylée", hormis bien sûr aux yeux de sa maman (géniale Noémie Lvovsky), c'est aussi assister en direct à l'éclosion d'une star. Anthony Sonigo, lui, compose un faire-valoir attendrissant, indéfectiblement bonne pâte malgré sa passion pour le heavy metal. Entre deux fous rires nerveux, on peut aussi s'amuser à débusquer dans le casting excellemment fourni des seconds rôles adultes quelques "guests" savoureux, de Marjane Satrapi au spationaute Jean-Pierre Haigneré en passant par l'auteur-réalisateur (et cocompositeur de la BO) lui-même.