Brillant et inquiétant. 

Directeur de clinique à Versailles, Jean-Luc mène une vie paisible et aisée, partagée entre son épouse, sa maîtresse et son jeune frère, qu’il a récemment engagé comme chauffeur. Il pensait avoir oublié son père, parti lorsqu’il était enfant sans plus jamais donner de nouvelles. Mais un jour, celui-ci ressurgit. L’énigmatique vieillard, qui ne semble éprouver aucun remords, s’installe peu à peu dans la vie de Jean-Luc, le temps d’un séjour dont personne ne sortira indemne…

Névroses glacées 
Tout l’univers d’Anne Fontaine est concentré dans ce film, peut-être l’un de ses plus aboutis. La réalisatrice reprend le canevas familier de l’intrusion d’un élément perturbateur dans un milieu aux apparences paisibles, mais trompeuses, pour brosser le portrait glacé d’une bourgeoisie rongée par ses névroses. Évoquant une lointaine version française du Théorème de Pasolini, le récit se pare d’une dimension psychanalytique clairement explicitée dans le titre. L’identité lisse et factice que Jean-Luc s’est construite à travers sa réussite professionnelle et sociale se trouve bousculée par la présence d’un père devenu, à tous points de vue, un étranger. Le classicisme du scénario et la belle sobriété de la mise en scène servent le déploiement d’une mécanique d’une implacable précision, qui fait progressivement affleurer les troubles et les ambiguïtés de chacun(e). Baigné d’une lumière inquiétante, le film diffuse une atmosphère étrange, décrivant un monde mortifère et figé qui survivra pourtant à la venue du père. Michel Bouquet y excelle, comme d’habitude, apportant élégance et malice à ce vieil homme qui garde jusqu’au bout une part de mystère. Lui et Charles Berling, impeccable dans un rôle un peu plus conventionnel, composent un duo père-fils complexe, auprès duquel Natacha Régnier surprend en bourgeoise malheureuse.

De "Paris, Texas" à "Perfect Days" en passant par "Les ailes du désir", un portrait tendre et lumineux du plus européen des cinéastes.

Réalisateur de fictions et de documentaires, également photographe, Wim Wenders a bâti une œuvre contemplative, humaniste et poétique. Né à Düsseldorf au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il se rend à Paris dans les années 1960 pour étudier la peinture. Mais poussant la porte de la Cinémathèque française, où il fuit le froid de sa chambre de bonne, le jeune Allemand se découvre une nouvelle vocation et rejoint l'École supérieure de télévision et de cinéma (HFF) de Munich. Après trois premiers longs métrages inspirés de l’univers de Cassavetes, Hitchcock et David Lean, il trouve sa propre voix avec Alice dans les villes (1974), film pétri des thèmes qui jalonneront toute sa carrière : le sentiment de solitude et d’aliénation face au monde, le voyage en tant que découverte de soi, la rencontre avec un enfant puis la quête commune d’un sens perdu. Après quelques mésaventures avec les studios hollywoodiens, Wim Wenders signe Paris, Texas, chef-d’œuvre récompensé d’une Palme d’or en 1984, puis réinvente une nouvelle fois son écriture avec Les ailes du désir (1987), autre grand cru de sa filmographie tourné dans un Berlin coupé en deux. S’il réalise aussi plusieurs documentaires, notamment sur la chorégraphe Pina Bausch, le photographe Sebastião Salgado ou le plasticien Anselm Kiefer, il aime avant tout brouiller les frontières entre fiction et réalité, comme dans son dernier grand succès en date, Perfect Days (2023), inventé au fil du tournage.

Tout en un
Face à la caméra de Marcel Wehn – qui l’avait déjà filmé en 2007 –, le réalisateur tout juste octogénaire évoque son bonheur d’apprendre et d’inventer sans cesse, le sentiment de responsabilité qui l’anime à l’égard des êtres qu’il filme, et la façon dont il a réuni tout ce qu’il aime en un seul art. Démystifiant le processus de création, Wim Wenders révèle petits et grands secrets de tournage, tandis que des acteurs comme Rüdiger Vogler et Kôji Yakusho témoignent de leur expérience sous sa direction. Un portrait empli de tendresse, qui célèbre avec une joie vibrante la puissance du cinéma.

Qu'il s'agisse d'un ornement corporel, d'une déclaration politique ou même d'une soupe, les poils sont omniprésents, même lorsqu'ils sont rasés. Dans un mélange d'archives et de dessins animés, ce documentaire d'animation explore les parties poilues du corps et découvre, au quotidien et dans l'art, l'immense potentiel de la partie la plus fine du corps.

Il fuit systématiquement les activités et les engagements, préférant la pêche à toute autre activité.

Rock star, égérie de mode, actrice, militante queer et porte-parole antigrossophobie, l’artiste au caractère rebelle porte de sa voix puissante des revendications encore peu affirmées à l’époque.

Son influence marque durablement la culture pop. En 2024, après douze ans d’absence, Gossip fait son grand retour à la Neue Nationalgalerie de Berlin, pour un concert subversif qui entre en résonnance avec les œuvres féministes d’artistes telles que Lucy Raven ou Yoko Ono, exposées dans le musée. Ce documentaire remonte aux origines du groupe et en retrace la trajectoire hors norme.