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Juvenal est conducteur de métro à Belo Horizonte ; Margo assure le trafic du réseau ferroviaire. Dans la ville anonyme, ils se regardent, se parlent, devinant l’un chez l’autre l’éblouissement d’une rencontre entre deux solitudes. Un jour, Margo demande à Juvenal d’être le témoin de son mariage, conclu avec un homme inconnu, mystérieux, perdu lui aussi dans la foule silencieuse.
Les frères Dardenne signent un drame feutré où Adèle Haenel est de tous les plans.
Alors que ses consultations s’éternisent, Jenny Davin, praticienne promise à un brillant avenir, refuse de répondre à la sonnette de son cabinet. Le lendemain, elle apprend que la jeune fille qui s’était présentée à sa porte a été retrouvée morte sur les rives de la Meuse. L’identité de la victime reste inconnue. Traumatisée par l’événement, la jeune médecin cherche obstinément à découvrir le nom qui échappe aux enquêteurs. Alors qu’elle interroge son entourage, un de ses patients lui révèle qu’il a vu la jeune fille se prostituer le soir du drame…
La portée de l’impuissance
Que cache l’obsession du docteur Davin ? Cette disparition fait-elle écho à une tragédie antérieure ? Ou bien la culpabilité de la médecin est-elle si violente qu’elle oxyde son quotidien, empêche le retour à une vie normale ? Nulle explication n’émerge dans ce drame feutré des frères Dardenne, jamais meilleurs que lorsqu’ils sondent de grandes questions au travers de vies minuscules. Dans les décors d’une ville ouvrière en déshérence, Adèle Haenel, de tous les plans, concentre tout le propos du film dans son regard têtu : la portée de l’impuissance et la violence des remords.
Enquête sur un affrontement idéologique acharné en marge de la présidentielle américaine.
Dans un pays qui n’a jamais paru autant divisé et menacé de chaos, une guerre culturelle est en cours. Dans le sillage de Donald Trump, l’aile la plus populiste et conservatrice du Parti républicain s’attaque aux écoles et aux bibliothèques publiques, où séviraient des "corrupteurs de la jeunesse", taxés de pédophilie et d’allégeance "communiste". Sous prétexte de défendre le "droit à l’innocence" des enfants, l’offre de livres, soumise aussi à la pression de groupes de parents hostiles à ce qu’ils regroupent pêle-mêle sous le nom de “wokisme”, fait ainsi l’objet d’interdictions. Au total, quelque six mille titres ont ainsi été proscrits ici ou là de 2021 à 2023. Derrière cette tentative de constituer une nouvelle majorité morale et conservatrice, "chrétienne, blanche et nationaliste", se dessine en fait une attaque contre les minorités LGBTQIA+ et afro-américaines, sans oublier les intellectuels libéraux. Parti d’initiatives locales, le mouvement s'est métamorphosé en phénomène national de grande ampleur.
Aux rayons de la censure
Quelle machine politique sous-tend cette attaque frontale contre le système éducatif américain et au-delà, contre la liberté de penser ? À travers plusieurs États, le documentaire enquête sur les coups de force de cette vague identitaire et réactionnaire, qui manipule des parents en manque de repères face à l’évolution de la société, et à travers eux leurs enfants. Grâce à de nombreux témoignages, Ilan Ziv radiographie en profondeur les mentalités et les courants historiques à l’œuvre derrière cette volonté d’infléchir les lois et de réinstaurer la censure. Bien que les ouvrages traitant de l'identité sexuelle et raciale aient souvent été contestés dans la sphère scolaire, les méthodes et les objectifs de cette vague néoconservatrice témoignent d’une offensive massive et inédite. C'est ainsi qu’en Floride des romans graphiques tels que Maus d’Art Spiegelman et l'adaptation du journal d'Anne Frank, mais aussi toute l'œuvre de Toni Morrison, sont déjà tenus à l'écart de nombreuses bibliothèques. La dernière étape avant les autodafés ?
Un titre méconnu qui incarne à merveille la veine littéraire de son auteur, tout en laissant poindre une note subtilement humoristique. Avec Leonor Silveira, Michel Piccoli et Irene Papas.
Dans un riche palais situé sur une île de l’archipel des Açores, un couple d’aristocrates frivoles, Leonor et Rogério, donne une réception luxueuse. À leur table, Michel, grand bourgeois libertin, ne cache pas son attirance pour son hôtesse, à laquelle il fait des avances sous les yeux de son mari et de sa propre femme, Irene. Si Michel ne parvient pas à conquérir Leonor ce jour-là, les deux couples se retrouvent cinq ans plus tard au même endroit, lors d’un dîner au cours duquel resurgissent le désir et la jalousie...
À fleurets mouchetés
Dans une œuvre aussi littéraire et délicieusement verbeuse que celle de Manoel de Oliveira, Party fait figure de prototype : une heure et demie de palabres à la tonalité volontairement théâtrale, loin de tout réalisme, sur les désirs contradictoires et complémentaires des hommes et des femmes. Cette logorrhée des sentiments et du désœuvrement, qui tente de retarder l’effondrement d’un monde aristocratique insouciant, est scindée en deux chapitres : le premier se déroule dans une atmosphère festive malgré un ciel grisâtre, donnant la sensation étrange de baigner dans les décors intemporels d’une pièce de Tchekhov, transposée au milieu de l’Atlantique ; le second, déployé dans la noirceur d’une nuit d’orage, sous les dorures oppressantes d’une vieille demeure lusitanienne, fait basculer ses protagonistes dans une cruauté évoquant August Strindberg. Ici, l’action et le suspense naissent des ombres dansant sur les vieux murs et des entrées et sorties des personnages, enfermés dans des plans à la composition rigoriste. Pour autant, la nature rigolarde du cinéaste, vieux monsieur facétieux trop heureux de continuer à créer, semble toujours empêcher le film de basculer dans le cynisme et le lugubre, à l’image d’un détail absurde du décor (l’immense barracuda empaillé trônant au centre de la table) ou du plan final sur le visage de son actrice fétiche Leonor Silveira, vibrant de romantisme et d’optimisme au terme de ce voyage au bout de la nuit des sentiments.
Ce documentaire fait revivre la culture pré-chrétienne de l'Irlande et montre comment l'Église fondée par Patrick enseignait également l'éducation, la science et la philosophie.
Cette farce sanguinaire aux échos contemporains offre à John Malkovich un rôle taillé sur mesure.
Sénateur et conseiller de l’empereur Néron, Sénèque est considéré comme l’homme le plus sage de Rome. Mais le jeune despote se montre de plus en plus rétif à ses interminables leçons de vie. Las de son épouse Octavia, Néron décide de la mettre à mort pour épouser Poppée. Quand son tuteur philosophe proteste, Néron le menace ouvertement. Sénèque, qui a déjà subi l’atroce rigueur de l’exil, comprend que ses jours sont comptés. Accusé de complot contre Néron, il reçoit l’ordre de se suicider avant le lever du jour. Il décide de faire de cette échéance un morceau de bravoure. Entraînant dans cette funeste cérémonie Paulina, sa jeune et naïve épouse, il se donnera la mort devant ses proches au cours d’une représentation où il livrera une dernière fois sa vision de la vie.
Biopic atypique
Sous le regard corrosif du cinéaste allemand Robert Schwentke (Red, déjà avec John Malkovich, Flight Plan), la fin programmée de Sénèque prend l’allure d’une farce cauchemardesque, doublée d’images gore et remplie de clins d’œil à l’époque actuelle. Le visage du jeune Néron et le "Mr. President" qu’on lui sert ne sont pas sans rappeler un certain Donald Trump, tandis que les plans panoramiques et le clinquant des costumes font le lien avec la furie décomplexée des réseaux sociaux. Présenté à la Berlinale 2023, ce biopic atypique permet à John Malkovich de déployer des trésors d’ambiguïté dans le rôle-titre, écrit spécialement pour lui. Pontifiant, pathétique, son Sénèque, symbole de la compromission des élites intellectuelles avec un pouvoir tyrannique, finit néanmoins par incarner la force du verbe, tant il est animé, jusqu’aux portes de la mort, d’un perpétuel désir de philosopher – et de pérorer.