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Grand cinéaste de la parole, Manoel de Oliveira esquisse une sublime tentative de dialogue entre les langues et cultures, malgré les menaces qui pèsent sur l’avenir de l’Europe. Avec Leonor Silveira, John Malkovich, Catherine Deneuve et Irène Papas.
Rosa Maria, professeure d’histoire à l’université de Lisbonne, sillonne la Méditerranée à bord d’un paquebot de croisière en compagnie de sa fille, Maria Joana. Elles ont pour destination Bombay, où elles vont retrouver leur mari et père. Au fil de leur périple, elles visitent différents hauts lieux historiques et conversent avec autant de personnes promptes à compléter leurs connaissances. Un soir, le commandant leur propose de se joindre à sa table, où sont aussi reçues trois femmes illustres.
Au bord de l’extinction
Un film parlé débute littéralement sur un océan de questions – celles posées avec une gourmandise insatiable par la jeune Maria Joana à sa mère, professeure avide de transmettre son savoir. Cette curiosité est le moteur de toutes leurs conversations et du film lui-même, les propulsant à grande vitesse vers des ports chargés d’histoire (Athènes, Naples, Marseille…), où elles s’émerveillent des beautés de civilisations disparues. Dans cet échange ininterrompu, qui fait peu de cas du trivial, se joue la survivance d’un monde au bord de l’extinction. Car, tourné peu de temps après les attentats du 11 septembre 2001, le film fait vite planer, au creux de l’innocence portée par Maria Joana, une menace sourde. Et connaît un tournant décisif dans ce qui semble n’être qu’un simple dîner entre le commandant du navire et trois femmes d’influence, dont Catherine Deneuve et l’actrice grecque Irène Papas, disparue en 2022. Si chacune s’exprime dans sa langue – l’italien, le français, le grec – et si toutes se comprennent malgré tout, elles annoncent sans ambages le naufrage inéluctable de l’Europe face à la suprématie du monde anglophone. Figure emblématique du cinéma d’Oliveira, Leonor Silveira (Rosa Maria) dresse un inventaire enchanté des mythes qui ont façonné l’Ancien Continent, tout autant qu’elle semble préparer les adieux du cinéaste – alors âgé de 95 ans –, gardien d’un siècle entier de souvenirs comme de grands bouleversements.
Un documentaire pour se plonger dans l'univers des couleurs et comprendre comment notre cerveau les perçoit et même les construit. Du développement de la vision des couleurs chez les nourrissons aux différentes manières de percevoir les couleurs selon les individus, du daltonisme à la synesthésie, le bleu et le jaune n'auront plus de secrets pour vous !
En pleine décolonisation, l’ONU joue les arbitres entre anciennes puissances coloniales et nouveaux États africains. Khrouchtchev est furieux des ingérences belges et américaines au Congo. Pendant ce temps, Louis Armstrong, "Ambassadeur du Jazz", est envoyé par les États-Unis pour détourner l’attention d’un coup d’État soutenu par la CIA. Jazz, politique et décolonisation s’entremêlent dans cet épisode méconnu de la guerre froide.
New York, février 1961. Une soixantaine d’activistes interrompent, aux cris d’"assassins !", "meneurs d’esclaves !", "enfoirés racistes !", une séance du Conseil de sécurité de l’ONU. Aux côtés de la chanteuse Abbey Lincoln, de l’écrivaine Maya Angelou, du batteur Max Roach, ils crient leur révolte devant l’assassinat arbitraire de Patrice Lumumba. Petit retour quelques mois en arrière : alors que ce jeune leader congolais a arraché à la Belgique l’indépendance de son pays, proclamée le 30 juin 1960, les Nations unies, elles, tanguent face à un afflux de nouveaux membres – seize pays africains, fraîchement décolonisés et décidés à se faire entendre. L’équilibre des votes, traditionnellement en faveur des pays occidentaux, menace de basculer à l’avantage de ce que l’on n’appelle pas encore le "Sud global". Les États-Unis et le royaume belge craignent aussi de voir le sous-sol congolais, qui regorge de minerais stratégiques, tomber aux mains des Africains ou, pire en ces temps de guerre froide, de la Russie de Nikita Khrouchtchev. Quelques mois avant le meurtre de Lumumba, le gouvernement d’Eisenhower a "pris commande" de la tournée africaine d’un de ses meilleurs "ambassadeurs du jazz", Louis Armstrong. Celui-ci ignore que sa venue triomphale a pour but de détourner l’attention du coup d’État qui se déroule au Congo, fomenté par la Belgique et la CIA alors que l’ONU ferme les yeux.
Indépendance volée
Multirécompensé, nommé aux Oscars, ce documentaire renferme son propos rageur dans un magnétique écrin visuel et sonore. S’affranchissant de la chronologie, le film opte pour la libre association d’idées et raconte la poignée d’années effervescentes qui virent les anciens pays colonisés s’affirmer et se rapprocher, espoir d’un nouvel ordre mondial vite douché par le cynisme occidental et les barbouzeries de la CIA. D’une grande beauté formelle (citations sur fond noir, élégance des images, ironie du montage alterné), le film enchaîne avec un tempo parfait ses incandescentes archives. Il s’appuie, entre autres, sur les mémoires audio de Khrouchtchev, celles, lues à voix haute, d’Andrée Blouin, l’une des rares femmes africaines de tête de cette histoire, du diplomate irlandais et enfant terrible Conor Cruise O’Brien, sans oublier d’ahurissantes séquences diplomatiques (notamment celle où le roi Baudoin s’étonne que Lumumba fasse un discours le jour de l’indépendance du Congo). Seul interviewé, l’écrivain congolais In Koli Jean Bofane relie le sort actuel de son pays, toujours déchiré par la guerre civile, à cette indépendance volée soixante-cinq ans plus tôt. Cœur battant du film, la bande-son, somptueuse, renoue avec l’époque fiévreuse où jazz et politique était indissociables, de l’explosion du bebop aux explorations du free jazz. La performance chantée d’Abbey Lincoln, le blues ample de Nina Simone, les fulgurances de Max Roach font écho avec éloquence aux iniquités de leur temps. Instrumentalisé par la CIA, le jazz, par nature libre et protestataire, finit par ruer dans les brancards comme l’illustrent les volte-face de Louis Armstrong et de Dizzy Gillespie. Enrôlés dans de manipulatrices tournées en vertu du soft power, ils finirent par envoyer le pouvoir américain "au diable".
Livraisons d’armes de la part de Pyongyang, transfert de technologies russes et présence de soldats nord-coréens sur le front du Donbass : une alliance qui déstabilise l’Europe et l’Asie du Nord-Est. Retour sur une relation née au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
Une œuvre unique où chaque instrument incarne un personnage. Renaud Capuçon dirige l’Orchestre de Chambre de Lausanne tandis que Jean Reno endosse le rôle du récitant.
Pierre mène une vie paisible avec son grand-père et ses amis les animaux : l’oiseau, le canard et le chat. L’oiseau se rit du canard qui ne sait pas voler. Le chat aimerait bien manger l’oiseau. Mais celui-ci est bien trop malin et garde ses distances. Un monde idyllique s’il n’y avait les incursions du grand méchant loup dans le pré côtoyant la maison. Ce conte pédagogique est célèbre pour son utilisation de thèmes musicaux. À chaque personnage est associé un instrument ou un groupe d’instruments. Les violons représentent Pierre, la flûte traversière symbolise l’oiseau, le hautbois incarne le canard et la clarinette le chat. Quant au loup, il est annoncé par trois cors d’harmonie, couverts par les timbales et la grosse caisse symbolisant les chasseurs qui lui tirent dessus. Heureusement, sans le tuer. Capturé par les protagonistes, il est emmené au jardin zoologique dans une marche triomphale tandis que le canard qu’il a avalé continue de cancaner dans son ventre.
Filmé le 9 janvier 2025 dans la Salle Métropole à Lausanne, Suisse.
Auprès de malades, de psychiatres et de spécialistes de l’IA, un aperçu des recherches menées sur le sujet, mais aussi des interrogations qu’il soulève.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, un milliard d’individus souffriraient de troubles psychiques à travers la planète. "Les besoins ont explosé et nous n’avons pas les ressources humaines pour y faire face", constate le professeur Nikolaos Koutsouleris. La technologie, dès lors, pourrait-elle pallier le manque d’accès aux praticiens ? Parce qu’elle a la capacité d’analyser d’immenses volumes de données, l’intelligence artificielle est déjà utilisée dans le cadre de nombreuses études psychiatriques, qu’il s’agisse de déterminer l’origine d’une maladie ou de fournir des indications sur l’efficacité d’un traitement. La technologie sait par ailleurs reconnaître les émotions humaines, y compris feintes, et les imiter. Si des chercheurs s’en servent pour améliorer la relation entre patients et médecins, cette avancée pourrait ouvrir la voie à une IA thérapeutique. Aux États-Unis, des robots conversationnels ad hoc existent déjà, à l’instar de l’application Woebot, mise au point par la psychologue Alison Darcy pour permettre aux utilisateurs de prolonger leur thérapie au quotidien.
Des psys androïdes ?
Les machines font-elles de meilleurs thérapeutes que les humains ? Plébiscitée par les jeunes – comme l’attestent les résultats d’une étude de l’université d’Oslo –, l’IA présente l’avantage d’être disponible à tout moment et de libérer de la peur du jugement. Saskia, qui se débat avec les séquelles d’une enfance "remplie de peurs et d’insécurité", s’est ainsi dotée d’un compagnon virtuel qui l’accompagne au jour le jour et l’aide à surmonter ses instants de détresse. Mais n’y a-t-il pas un risque à confier notre bien-être psychologique à des robots – d’autant plus quand ils n’ont pas été "entraînés" par des spécialistes ? Aux côtés de chercheurs, d’entrepreneurs et de personnes en proie à la dépression, ce documentaire met en lumière les potentialités et les dangers de l’IA dans le domaine de la santé mentale.
Tout commence en 1928 avec une souris née sous le crayon d'un jeune dessinateur qui a des ambitions de metteur en scène.
En 1935, Walt Disney parcourt l'Europe avec sa femme et en rapporte quantité de livres illustrés et de gravures. Puis il s'entoure d'une équipe d'artistes hors pair, formés en Europe et émigrés aux États-Unis. Le travail des studios Disney peut commencer, dans la fièvre créatrice et les difficultés financières. Il consiste à puiser dans le Vieux Monde pour en créer un nouveau. Sur le fond, Disney recycle une bonne partie de la bibliothèque enfantine européenne.
Sur la forme, chaque dessinateur apporte sa pierre (et sa culture) à l'édifice. Pinocchio et Fantasia sont teintés d'expressionnisme allemand. Les fabuleux décors de La Belle au bois dormant s'inspirent des primitifs hollandais et italiens. Blanche-Neige a des ancêtres chez les préraphaélites anglais. Et les animaux, grandes vedettes des films de Disney, ont des cousins germains chez Benjamin Rabier, Honoré Daumier et Gustave Doré... Un documentaire foisonnant et passionnant sur un singulier mariage culturel entre l'Europe et l'Amérique, avec de nombreux extraits des meilleures productions Disney.
Il y a l'Amérique qu'on connaît bien et puis, il y a l'autre versant : celui des penseurs, des philanthropes, des excentriques, des artistes underground et des migrants.
C'est à la poursuite de cette Amérique-là qu'Ariel Wizman s'est lancé, dans un périple qui l'a mené de New York à San Francisco, via Miami, l'Arizona, Las Vegas et Los Angeles. Dans ce film au rythme nerveux, penseurs (comme le professeur noir Cornel West), journalistes et artistes engagés (le danseur Tommy the clown en tête) font montre d'une étonnante aptitude à l'autocritique, dénonçant sans relâche les dérives qui minent leur pays : désinformation, immaturité...
Animée d'une formidable volonté de rédemption, cette "autre Amérique" ne manque pas d'imagination pour proposer des alternatives. Des médias contestataires - par exemple le collectif Vice qui a emmené un groupe de trisomiques aux conventions démocrates et républicaines pour confronter les hommes politiques à de vraies questions - au club de strip-tease autogéré, en passant par le monde artistique et associatif, un bouillonnant laboratoire du vivre autrement s'élabore outre-Atlantique.
Piotr Tchaïkovski, né en 1840 en Russie, entreprit d'écrire ce qui serait sa dernière symphonie, la Symphonie n° 6 en si mineur dite La Pathétique, en 1893. La première de l'oeuvre, que le compositeur russe dirigea lui-même à Saint-Pétersbourg en octobre 1893, laissa le public indifférent. C'est pourtant aujourd'hui l'une des symphonies les plus jouées et les plus enregistrées au monde. La Pathétique est dotée de tous les attributs de l'oeuvre légendaire, ne serait-ce que parce que Tchaïkovski mourut quelques jours après l'avoir créée - officiellement du choléra. Les circonstances de sa composition ont longtemps été entourées de mystère. On pense aujourd'hui qu'elle a été inspirée au compositeur par sa passion malheureuse pour son neveu Vladimir, à qui elle est dédiée. Si l'on en croit les confidences de Tchaïkovski, la Pathétique est une oeuvre à clef. C'est en tout cas une partition à la forme nouvelle, qui se conclut sur un mouvement lent - cette innovation a longtemps choqué interprètes et auditeurs.
Une autopsie du drame en forme de fiction, qui dénonce le mensonge d'État et explore avec acuité la crise des banlieues. Le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-bois, trois jeunes garçons affolés parce que poursuivis par la police, trouvent refuge dans un transformateur électrique EDF. Deux d'entre eux, Bouna 15 ans et Zyed 17 ans, vont mourir électrocutés, le troisième, Muhittin, va miraculeusement survivre à ses brûlures. Que s'est-il réellement passé ? Le film interroge ces événements et propose par le biais de la fiction une réflexion sur l'exercice du pouvoir et le fossé qui se creuse entre les jeunes de banlieue et le politique.