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Agressée sexuellement par son beau-père, Nismet, 16 ans, fugue et fonce droit devant elle. Philippe Faucon restitue avec justesse l'histoire véridique d'une émancipation, portée par un farouche instinct de survie.
Pas à pas
C'est la véritable Nismet, Hrehorchuk de son nom d'épouse, qui a demandé à Philippe Faucon de porter son histoire à l'écran, pour rendre justice à sa mère, broyée par un système judiciaire sourd à sa détresse, après avoir subi la violence d'un mari puis d'un compagnon. Mais l'inspiratrice de cette minisérie, qui a collaboré à l’écriture et joue le rôle de Brigitte, la directrice du foyer, voulait aussi donner aux enfants "de la Ddass" et aux jeunes filles violentées, comme elle le fut dès l'enfance, des raisons de croire en soi-même et en autrui. Face à la jeune Emma Boulanouar, dont le jeu tout en retenue porte ce récit d'apprentissage à la fois âpre et lumineux, Loubna Abidar incarne, elle, le personnage de la mère. Pour restituer sans spectaculaire la brutalité des faits, Philippe Faucon (Fiertés, Fatima) a choisi une forme d'épure. Il retrace pas à pas le chemin accompli par son héroïne, portée par un instinct de survie hors du commun, pour tenir le désespoir en respect et garder le contrôle de son existence. Contée avec la justesse et le souci d'authenticité qui caractérisent le réalisateur, cette histoire d'une émancipation, aux sens propre et figuré, a été couronnée au Festival de la fiction de La Rochelle.
Meilleure série de 52 minutes au Festival de la Rochelle 2024.
L’augmentation spectaculaire du nombre de cas d’allergies et d’asthme mobilise de nombreux scientifiques en Europe. Après La fabrique des pandémies, Marie-Monique Robin relaie leurs travaux sur le rôle bienfaiteur des microbes pour le système immunitaire, notamment des plus jeunes.
Depuis les années 1960, la prévalence des maladies dites "atopiques", comme les allergies (au pollen, à certains aliments), l'asthme ou encore l'eczéma, a doublé tous les dix ans dans les pays industrialisés. Il y a cinquante ans, 5 % de leur population en souffrait contre 35 % aujourd'hui. Pourquoi ? La réalisatrice Marie-Monique Robin a interrogé une vingtaine de chercheurs de premier plan – allergologues, pédiatres, immunologues, biologistes, écologues… – en Europe, en Afrique et en Asie. Pionnier dans la recherche sur les causes de l’augmentation spectaculaires des maladies inflammatoires, Tari Haahtela a conduit sur vingt ans une étude comparative dans la province finlandaise de Carélie du Nord, où le mode de vie s’est occidentalisé après la Seconde guerre mondiale, et dans le territoire voisin ex-soviétique de la République de Carélie, où l’agriculture familiale de subsistance a longtemps dominé. En Russie, l’asthme et les allergies sont pratiquement inexistants, alors que de l’autre côté de la frontière, ces maladies n’ont cessé de progresser. Ce chercheur a développé ainsi ce qu’il nomme "l’hypothèse de la biodiversité", selon laquelle "le contact avec les microbes de l’environnement – bactéries, virus et parasites – enrichit le microbiote intestinal et renforce le système immunitaire, en protégeant des maladies inflammatoires comme les allergies, l’obésité ou la maladie de Crohn".
"L’effet de la ferme"
La pédiatre allemande Erika von Mutius, elle, a mené simultanément un programme de recherche dans les zones d’élevage traditionnel de cinq régions européennes, dont la Bavière et la Franche-Comté. Baptisée "Pâture", cette étude exceptionnelle, qui a suivi 200 enfants de leur naissance à leur majorité dans chacun de ces territoires, montre que l’exposition précoce aux microbes de l’étable et la consommation de produits au lait cru constituent de puissants facteurs de protection. Cet "effet de la ferme", comme l’appelle Erika von Mutius, a également été observé dans les communautés Amish des États-Unis. De son côté, la parasitologue hollandaise Maria Yazdanbakhsh a constaté que l’infection des jeunes enfants par les vers intestinaux renforce leur système immunitaire, comme l’ont observé le virologue Gaël Maganga au Gabon et l’écologue Serge Morand en Thaïlande. "La biodiversité – animale, végétale et microbienne – constitue le pilier de la santé planétaire", résume l’Autrichien Michael Wagner, qui dirige un pôle de recherche sur les interactions entre les microbiomes (ou ensemble des microbiotes) environnemental et humain. À l’instar de ses collègues, il invite les politiques à repenser notamment l’aménagement des espaces urbains en améliorant le contact des enfants avec la nature : alors que le traitement de l’asthme et de l’allergie au pollen coûte quelque 150 milliards d’euros par an aux pays de l’UE, cette même somme permettrait d’y végétaliser chaque année 750 000 cours de récréation.
Cinéaste surdoué, Steven Spielberg marque de son empreinte le cinéma depuis plus d’un demi-siècle. Exhumant des archives méconnues, Michaël Prazan met en lumière les éléments autobiographiques dont il a nourri son œuvre foisonnante.
À l’en croire, tout a commencé au début des années 1950 quand son père l’a emmené voir Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. DeMille. Émerveillé par le spectaculaire accident ferroviaire du film, le petit Steven ne s’est pas contenté d’en reproduire d’autres avec son premier train électrique : s’emparant de la caméra Brownie 8 mm paternelle, il s’est amusé aussi à les filmer. "Le frisson coupable que j’ai ressenti à ce moment-là m'a entraîné vers un hobby qui est ensuite devenu ma profession", confia le cinéaste bien des années plus tard. Né à Cincinnati en 1946 dans une famille de confession juive, dont l’explosion au moment du divorce de ses parents l’a longtemps laissé meurtri, Steven Spielberg se fait remarquer dès Duel, son premier film, tourné au départ pour la télévision et sorti en 1972. Malgré un tournage plus qu’épique, la traque du requin tueur des Dents de la mer qu’il orchestre ensuite, en 1975, va faire frémir la planète tout entière. Considéré comme le premier blockbuster de l’histoire du cinéma, le film lance sa carrière et plus rien ne l’arrêtera…
Une œuvre personnelle
Cinéaste surdoué, scénariste et producteur célébré, Steven Spielberg marque de son empreinte le septième art depuis plus d’un demi-siècle. Entre Duel et The Fabelmans (2022), le cinéaste a conquis en une trentaine de longs métrages tout à la fois le public, la critique et ses pairs. Cet enfant gâté du cinéma a déployé son talent dans de multiples genres, du film d’horreur à la fresque historique, du drame intimiste au thriller politique, du film de guerre à la comédie d’aventure. Au travers d’archives méconnues, d’extraits et de making of de ses films ainsi que d’entretiens que le cinéaste a accordés tout au long de sa carrière, Michaël Prazan (La passeuse des Aubrais, 1942) met en lumière les joies et les blessures de jeunesse, les peurs et les rêves qui ont contribué à façonner une œuvre bien plus autobiographique qu’il n’y paraît.